Plaisirs du Cuivre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Article paru dans Ouest France le 2 septembre 2011

 

 

Ouest France

 

Le cuivre, dernier rempart contre les bactéries ?

 

vendredi 02 septembre 2011

 

Alors que les maladies nosocomiales tuent, aujourd'hui en France, autant que les accidents de la route, on redécouvre les vertus du cuivre, véritable tueur de germes en tout genre.

 

 

 

Pourquoi le cuivre intéresse-t-il les hôpitaux ?

 

 

Parce que c'est un tueur de microbes. « Il y a 10 000 ans, les Mésopotamiens utilisaient des outils et des décoctions de cuivre, présente Olivier Tissot, directeur du centre d'information du cuivre à Paris. Mais aucun laboratoire n'avait mené de recherche, tant ses propriétés bactéricides semblaient acquises, depuis des siècles. » D'ailleurs, depuis vingt ans, l'industrie internationale du cuivre songe à l'utiliser autrement que pour ses qualités de conducteur électrique ou thermique. Entre autres pour ses vertus sanitaires.

 

 

Comment ses vertus ont-elles été démontrées ?

 

Des tests dans des hôpitaux anglo-saxons ont révélé que les bactéries, même les plus résistantes aux antibiotiques, ne survivaient que quelques heures sur une surface en cuivre (contre plusieurs dizaines de jours sur de l'inox). Plus il est oxydé, plus le cuivre et ses alliages étouffent champignons, virus et bactéries.

 

D'où l'idée de l'utiliser pour lutter contre les maladies nosocomiales, ces infections contractées à l'hôpital. « Dans trois hôpitaux, à New York et en Caroline du Sud, explique Benjamin Galle, directeur-adjoint de l'hôpital de Rambouillet, les maladies nosocomiales ont baissé de 40 % grâce à la mise en place d'éléments de contact en cuivre, telles que des poignées de porte. »

 

 

Pourquoi un test à l'hôpital de Rambouillet ?

 

« Le ministère de la Santé attend qu'une étude soit réalisée en France », indique Benjamin Galle. Deux services ont été retenus pour l'expérimentation : « La pédiatrie est confrontée aux visites nombreuses et aux épidémies saisonnières. En réanimation, les patients sont fragiles et soumis à des soins invasifs. »

 

D'ici quelques jours, dans ces services, place au cuivre : plateaux de table roulante, robinets, interrupteurs, rampe de déambulation, abattants de WC... Il a parfois fallu les imaginer avant de les fabriquer : « Les grosses entreprises ne se sont pas montrées intéressées », affirme Étienne Dulin, artisan d'art à Villedieu-les-Poêles, cité du cuivre, dans la Manche. Patrick Pina, médecin hygiéniste de l'hôpital, analysera pendant un an les retombées. « Ce qui ne doit pas faire oublier les bonnes pratiques de lavage de mains et autres nettoyages ! »

 

 

Quelles perspectives pour la filière du cuivre ?

 

« On espère une recommandation officielle par le ministère de la Santé, reconnaît Olivier Tissot. Mais on peut imaginer des applications dans les transports en commun, dans le milieu scolaire. »

 

 

Nathalie LECORNU-BAERT.

 

 

 

plaisirsducuivre.com